L’arrestation musclée de Foniké Menguè et cie du FNDC indigne sur la toile

Article : L’arrestation musclée de Foniké Menguè et cie du FNDC indigne sur la toile
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6 juillet 2022

L’arrestation musclée de Foniké Menguè et cie du FNDC indigne sur la toile

Alors qu’ils animaient, ce 5 juillet 2022 à Conakry, une conférence de presse, des responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dont le coordinateur Oumar Sylla (Foniké Menguè) ont été arrêtés par des agents des forces de l’ordre. Leur arrestation relayée sur les réseaux sociaux a outré de par son caractère brutal, violent et inhumain. Des messages d’indignation contre la brutalité policière ont alors fusé sur la toile.

Lors d’une émission de grande écoute, mardi matin, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé des poursuites contre le leader du FNDC, Foniké Menguè et ses camarades Djanii Alfa et Mamadou Billo Bah.

Les trois activistes ont effectivement été mis aux arrêts mais la méthode dégradante employée par les agents de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB 2) qui ont débarqué au siège du FNDC a suscité de vifs émois au sein de l’opinion publique.

Choc sur les réseaux sociaux

Selon les images relayées sur les réseaux sociaux, l’on voit des policiers faire un usage excessif de la force pour sortir les militants pro-démocratie des locaux du FNDC et les embarquer – c’est peu dire- dans un pick-up. Foniké Menguè, coordinateur du FNDC, mouvement de proue de la contestation du 3ème mandat de l’ancien président Alpha Condé a été trainé par terre.

« Ce n’est pas Foniké Menguè qui a été traîné par terre, ce sont les droits de l’homme. Cette violence, elle n’était pas contre le FNDC. Mais contre la Liberté d’expression. Ce n’est pas Foniké, Billo & Djanii qui ont été enfermés. Non, c’est la justice. Notre fameuse boussole », dénonce Amadou S. Tall sur Facebook.

Capture d’écran du post sur Facebook

Maïmouna Barry Tangan sur le réseau social Facebook, « Il s’agit d’un traitement inhumain et dégradant. Quelques soient les motifs de l’arrestation, on doit respecter la dignité humaine. Aujourd’hui c’est eux mais demain ça peut être l’un de nous #La_Guinée nous appartient tous. Mais je ne cautionnerai jamais un recul démocratique. »

Capture d’écran du post sur Facebook

Cette activiste de la société civile, par ailleurs membre du Conseil national de transition finit par cet hastag « #Les_Erreurs_Du_Passé ! », en référence aux brutalités policières et autres violations des droits de l’homme reprochées au régime déçu d’Alpha Condé. Le Col Mamadi Doumbouya, à sa prise du pouvoir le 5 septembre 2021, s’était pourtant engagé à ne pas répéter les erreurs du passé.

Sur Twitter, le président de l’Union des forces républicaines, Sidya Touré fait part de son indignation et appelle à la libération de Foniké et cie : « C’est avec une grande indignation que j’ai visualisé la façon brutale et inhumaine avec laquelle des leaders du FNDC dont le Coordinateur ont été arrêtés. Ces pratiques que je pensais révolues nous interpellent tous dans notre combat pour la démocratie. Tous pour leur libération. »

Capture d’écran du tweet

Lucien Blémou, sur le même réseau social, se dit déçu. « Lorsque l’arresttion d’un individu non armé est violente, il fut remettre en question notre pratique républicaine. Je veux crorie en la justice, je veux qu’elle devienne la boussole, mais pas une boussole qui traîne ses compatriotes au sol pour une simple arrestation. Déçu », twitte-t-il.

Capture d’écran du tweet

Dans une série de tweets, le journaliste engagé Thierno Maadjou Bah assène « Le sale boulot que le CNRD avait annoncé a commencé » avant de donner de la force aux trois militants pro-démocratie.

Capture d’écran des tweets

Procédure jugée « illégale »

A cause d’un post sur Facebook, le 2 juillet, qu’il a finalement retiré, le rappeur Alpha Midiaou Bah dit Djanii Alfa est poursuivi pour injure. Selon Mohamed Lamine Diallo connu sous le nom de Mamadou Thug, membre du Conseil national de transition, le président de l’organe législatif visé dans la publication incriminée a accepté les excuses de Djanii Alfa et décidé de ne pas porter plainte.

« C’est une contrevérité de dire que dans cette affaire, des poursuites pouvaient être exercées sans une plainte préalable du CNT, d’un ou de plusieurs membres du CNT se sentant victimes d’injure. J’attends d’être démenti ou contredit texte à l’appui », écrit sur son compte Facebook Me Mohamed Traoré.

Capture d’écran du tweet

L’ancien bâtonnier prend ainsi le contrepied d’Alphonse Charles Wright qui a instruit la recherche et l’arrestation de Djanii Alfa, Mamadou Billo Bah et Foniké Menguè qui lui, « s’est permis de jeter du discrédit et de l’anathème sur la justice », aux dires du procureur.

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