2 cas de décès dus au paludisme m’ont marqué en 2021

Le lundi 25 avril 2021, c’était la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Dans les structures sanitaires de la Guinée forestière que je fréquente souvent, le paludisme est la première cause de consultation et de mortalité chez les enfants.

En mai 2021, mon neveu Soumaila est décédé, sûrement de paludisme grave à Beyla. En mission dans la ville, ma jeune-sœur de lait en larmes m’avait appelé, de Moribadou, un district de Nionsomoridou, pour m’informer que son petit garçon de 2 ans était en train d’être évacué d’urgence à l’hôpital préfectoral.

Quelques jours plutôt, l’enfant avait été soumis à l’automédication suite à de la fièvre. Il avait l’air de se sentir bien avant de s’évanouir, un petit matin. A peine arrivé à l’hôpital, il a rendu l’âme avant même d’être consulté par un médecin.

En septembre 2021, alors que nous étions en mission à l’hôpital préfectoral de Macenta, une femme est arrivée en larmes, avec un enfant au dos, au service Urgences, vers 18h.

Le petit était déjà mort. L’agent de santé a pris une fiche et l’a renseignée en posant quelques questions à la femme qui tentait de retenir ses larmes. Les signes étaient ceux du palu.

Cet enfant de 3 ans a été conduit tardivement à l’hôpital après que ses parents ont essayé de le soigner dans une clinique, à moins de quelques 5 Km de l’hôpital.

Avant de laisser la femme repartir avec le corps de cet enfant, le médecin a essayé de la consoler et surtout de l’exhorter dorénavant à envoyer les enfants au centre de santé le plus proche pour une prise en charge à temps et adéquate.

Les décès liés au paludisme sont évitables. Grâce au Programme national de lutte contre le palu appuyé par des partenaires, la prise en charge de cette maladie est gratuite. Je l’ai observé moi-même dans un centre de santé, de l’examen de sang à la livraison des médicaments antipaludiques.

Dans la plupart des formations sanitaires, on peut voir des affiches sur la gratuité du traitement du paludisme. La cible de cette forme de communication est restreinte.

Il est donc primordial que les acteurs de la lutte accentuent la sensibilisation des populations sur la prévention et le traitement du palu à travers la communication interpersonnelle et les médias. Et surtout, qu’ils veillent au respect par les prestataires de la gratuité du service.