Que de morts sur nos routes !

Article : Que de morts sur nos routes !
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10 janvier 2023

Que de morts sur nos routes !

Un accident de la circulation a fait, dimanche 8 janvier 2023, 40 morts et 87 blessés à Kaffrine, au sud-est de Dakar, au Sénégal. Deux bus dont un a eu un éclatement de pneu, sont entrés en collision frontale. Les mesures fortes adoptées par les autorités devraient faire tache d’huile en Guinée.

Le gouvernement sénégalais a adopté d’urgence 22 mesures parmi lesquelles le plombage obligatoire des compteurs de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises à 90 km/heure et l’interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures.

Cet accident dramatique m’amène à jeter un regard sur les accidents de la route en Guinée.

L’excès de vitesse, première cause des accidents

Le dernier cas d’accident qui a fortement ému l’opinion s’est produit le 6 novembre 2022, aux environs de 16 heures à Souguéta, à 62 km de Kindia. Le bilan faisait état de 22 morts. Un camion remorque en provenance de Mamou est entré en collision avec un minibus qui quittait Conakry.

En 2021, les statistiques de la direction centrale de la police routière ont notifié 682 morts et 785 blessés graves. Ces chiffres ne prennent pas en compte ceux de la gendarmerie routière portant sur les accidents survenus en rase campagne. Mais les autorités ne prennent pas de mesures fortes se contentant de l’annonce d’enquêtes.

Généralement, l’excès de vitesse est l’infraction qui est à l’origine de ces accidents.

Le 7 janvier dernier, j’ai voyagé de Conakry à N’Zérékoré à bord d’un bus. De Faranah jusqu’à N’Zérékoré, entre 23h et 06h du matin, je n’ai pas fermé les yeux. Le bus filait tellement que je craignais le pire à tout moment dans les virages ou face à un obstacle brusque.

Par moment, certains passagers dont moi désapprouvaient la manière de conduire du chauffeur et demandaient qu’il diminue la vitesse.

Il y a quelques années, je voyageais de Macenta à Conakry à bord d’un taxi. Sur la nationale Guéckédou-Kissidougou, à partir du PK63, sous une fine pluie, aux environs de 21h, j’ai lu une limitation de vitesse à 80km/heure sur un panneau de circulation routière. Mais sur le compteur de vitesse, j’ai observé que le véhicule roulait à plus 100km/heure. Donc, en accès de vitesse.

Tous ceux qui empruntent ces véhicules de transport en commun peuvent témoigner. Ils roulent à tombeau ouvert, surtout la nuit tardive quand il y a moins d’engins sur les routes.

Adopter de mesures fortes et sensibiliser les conducteurs

Pour prévenir les drames de la circulation, les autorités guinéennes devraient faire comme leur homologue du Sénégal en prenant des dispositions fortes dont la limite obligatoire de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises. Les excès de vitesse arrivent de loin en tête des infractions entrainant les accidents de la route. Selon les bilans de la gendarmerie routière rapportés sur les accidents en rase campagne, 232 cas d’excès de vitesse et 283 cas ont été notifiés en 2019 et 2020.

L’existence des mesures est une chose. Leur application en est une autre. Ces mesures ne suffiront donc pas. Il faut surtout impliquer les syndicats des transporteurs et sensibiliser les conducteurs. Puisqu’il n’y a pas de mécanisme d’alerte sur les excès de vitesse et d’agents de sécurité à bord de chaque véhicule pour veiller à l’application des mesures, il est important de frapper la conscience des chauffeurs.

La vie des passagers ne tient qu’à un fil dont ils ont le bout.

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