Le guinéen Facely Konaté intègre le conseil d’administration de Reporters sans frontières
La presse guinéenne obtient une place au sein du conseil d’administration de Reporters sans frontières. Facely Konaté, directeur régional Hadafo Médias Nzérékoré, a rejoint cette instance de RSF à l’issue de l’assemblée générale ordinaire tenue le 1er juin 2023.
C’est une bonne nouvelle pour la presse guinéenne. Le journaliste Facely Konaté, directeur régional du groupe Hadafo Médias Nzérékoré a officiellement intégré le conseil d’administration de Reporters sans frontières, une association en charge de la défense de la liberté de la presse et de la protection des journalistes dans le monde.
Un « grand honneur »
RSF qui a lancé le renouvellement de ses instances, a organisé le 1er juin 2023 son assemblée générale ordinaire dans les locaux de l’Agence France Presse (AFP) à Paris pour élire les membres du Conseil d’administration. Parmi les 25 membres élus, figure le guinéen Facely Konaté.
« Heureux de rejoindre le Conseil d’Administration (CA) de Reporters sans frontières en tant que membre, à la suite de l’Assemblée Générale ordinaire tenue le 1er juin 2023 à Paris », s’est-il réjoui sur son compte Twitter.
« C’est pour moi un grand honneur que j’assume avec humilité, détermination et passion. Les médias et l’information, plus que jamais, sont une pierre angulaire, qui doit être indestructible, de nos démocraties », écrit-il avant de s’engager « à continuer la lutte pour la liberté de la presse et la protection des journalistes à travers le monde ».
Le Conseil d’administration de RSF est l’organe qui élit le bureau exécutif et fixe les objectifs et le plan d’action de l’association. Son rôle est de mettre en œuvre les grandes orientations adoptées par l’Assemblée Générale. La nouvelle équipe tiendra sa première réunion à Paris, le 12 juillet 2023.
Le métier de journaliste menacé en Guinée
Au sortir du conseil des ministres du jeudi 18 mai, le ministre des Postes, télécommunications et de l’Economie numérique, porte-parole du gouvernement avait déclaré : « Tout média, qu’il soit une radio, une télévision, un site internet, qui avec des propos qui sont de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, on n’hésitera pas à fermer le média et à en assumer toute la responsabilité ».
Des menaces précédées la veille par le démantèlement des émetteurs de deux radios privées, suivis du blocage de l’accès à Internet, aux sites d’informations et réseaux sociaux, et du brouillage de fréquences de certains médias audiovisuels.
En réaction à ces propos et actes portant préjudice à l’exercice de la liberté de la presse, les associations de presse avaient déclenché une série de mesures de protestation. La première a été une journée sans presse, organisée le 22 mai sur toute l’étendue du territoire guinéen.
Des mesures qui ont contraint les autorités à satisfaire les exigences des associations de presse : la restitution des émetteurs démontés, la cessation du brouillage des ondes et le déblocage de l’accès aux sites et réseaux sociaux.
Le régime de transition attendu au tournant
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le mercredi 3 mai 2023, Reporter sans frontières (RSF) a également publié le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2023.
Sur les 180 pays évalués sur les conditions d’exercice du journalisme, la Guinée a occupé le 85ème rang avec un score de 59,1 perdant ainsi un point par rapport à l’année 2022 (84ème rang avec un score de 59,82).
Selon RSF, « le pluralisme des médias est bien réel en Guinée, mais le nouveau régime de transition, installé depuis le coup d’État de septembre 2021, est encore attendu au tournant sur les questions relatives à la liberté de la presse ».
Facely Konaté, désormais membre du Conseil d’administration de RSF, aura un regard très attentif sur l’exercice de la liberté de la presse et la protection des journalistes dans son pays et dans le monde.
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